Voilà, je viens de lire pour la première fois « Bonjour Tristesse ».
Ce n’est pas vraiment captivant, et il n’y a sans doute pas grand chose à ajouter à tout ce qui a été dit et écrit sur ce livre depuis 50 ans, si ce n’est que personnellement cela faisait longtemps que je n’avais lu un livre qui utilise autant l’imparfait du subjonctif. L’histoire et ses héros sont assez banals. La petite musique de Sagan est bien agréable, mais ce n’est pas Duras…
Mais lire « Bonjour Tristesse », écrit en 1954, la semaine où l’on a commémoré la libération d’Auschwitz prend un tout autre relief.
Je réalise soudain que le livre a été écrit neuf ans après la libération des camps ! Tous ses héros ont vécu la guerre, en sortent tout juste. Et tous les lecteurs de Sagan aussi. Et d’un seul coup au-dessus de la petite musique de Sagan, et là je vois un livre d’une incroyable audace qui semble vouloir fermer d’un coup la porte de la guerre pour plonger avec une énergie désespérée dans un monde nouveau, moderne, libre et cynique, qui est encore le nôtre.
D’autres lectures, d’autres avis…
- Anne Herbauts: Lundi.
C’est un livre pour enfants. C’est un livre objet. C’est un vrai livre poême, un peu triste et doux, plein de mystère. Un jour j’ai entendu une chronique sur France Info pendant laquelle on nous a lu la première page de ce livre. - Agota Kristof: L’analphabète.
Petit ouvrage autobiographique, qui est en quelque sorte une des clés de la Trilogie (Le grand cahier – La preuve – Le troisième mensonge). Toujours cette étrange petite musique froide et détachée, mais à lire seulement après la Trilogie, pour prendre tout son sens. - Rémi Cotta: Mon frigo me trompe.
Un premier (?) roman, étonnant et prometteur, malgré quelques facilités/maladresses. Inégal sans doute, mais au détour de l’histoire, quelques perles rares, des pages extraordinaires, belles. Si le début déroute, on ne peut pas l’abandonner, et à la fin, on regrette qu’il soit déjà fini. - David Sedaris: Barrel Fever.
C’est certainement mon choc littéraire le plus fort de l’année. Un auteur que j’ai découvert par hasard en lisant « Me talk pretty one day ». C’était très bien, mais très gentillet à côté de Barrel Fever (Delirium Tremens pour la traduction française). C’est un livre ahurissant, du plus drôle au plus terrifiant, mais toujours un délire titanesque. - Frédéric Beigbeder: 99 francs.
Des années après sa sortie tapageuse, on m’a finalement convaincu de lire ce livre emblématique (?) du tournant du siècle.Que dire? Bien vu, mal écrit.
Le témoignage est intéressant, l’histoire, bon d’accord, mais que c’est lourd tout ce préchi-précha. La lecture aurait été plus agréable et la démonstration aurait gagné en efficacité avec un sérieux bémol à la grandiloquence et aux références sensées convaincre ou renforcer le discours… - Jean Giraudoux: Ondine.
Il y a quelques mois, l’actualité théâtrale parisienne m’a donné l’idée de lire ou relire Ondine de Giraudoux. Je ne me souvenais plus que Giraudoux était antisémite…
A part ça, c’est poétique, c’est un peu niais, si j’osais je dirais même un peu tarte…
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